DIMANCHE 05/10/2025
La Courneuve
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Le catalogue du FACAC sera disponible via ce lien à partir de la date de lancement!
Noémie Sauve- archives en ligne
DIMANCHE 05/10/2025
La Courneuve
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En résidence est une édition annuelle et gratuite dédiée aux projets des artistes résident·es au Crédac. Ce quatrième numéro de la collection est édité à l’occasion de la résidence de Noémie Sauve, artiste, et Meredith Root-Bernstein, chercheuse CNRS, autour de leur project L’Activation du monde. Cette session consacrée à la rencontre entre art et sciences, a été menée en collaboration avec la Direction des affaires culturelles de la Ville d’Ivry-sur-Seine, mission culture scientifique et technique.
La résidence est mise en place grâce au soutien de la Ville d’Ivry-sur-Seine et de la DRAC Île-de-France.
Réunies dans l’atelier de recherche du Crédac, Noémie Sauve
et Meredith Root-Bernstein ont mené un dialogue autour des recherches de
cette dernière sur l’évolution, en suivant, notamment, la piste du
ribosome – la molécule qui active l’ADN – et ses implications pour
toutes les échelles du vivant, jusqu’à l’écologie des milieux. À partir
de l’hypothèse selon laquelle le ribosome est l’artisan premier de la
vie sur Terre, elles ont voulu mettre en lumière le dynamisme,
l’instabilité et les libertés des formes prises par la vie lorsqu’elle
s’active, loin des représentations statiques associées à l’ADN.
La présente publication vise à rendre compte du cheminement de leur
dialogue, au fil de relectures d’outils et de protocoles scientifiques
et de visions expérimentales mêlant le dessin et la sculpture et
incluant notes et dessins préparatoires.
Dans un entretien, mené par Anne de Malleray (La Déménagerie), elles reviennent sur leur enquête du paysage terrestre original au « rêve du ribosome », et ses implications sur nos conceptions des milieux et du vivant. Elles évoquent également les enjeux de cette résidence, intriquant l’art et la science plutôt que de les juxtaposer, et la singularité de leur méthode de recherche.
L’édition intègre un objet, le Curseur de paysage, qui
associe données scientifiques et travail créatif, et qui est pensé comme
une forme possible pour produire des savoirs et un imaginaire renouvelé
sur le vivant.
Cette session de résidence, consacrée à la rencontre entre
art et sciences, a été menée en collaboration avec la Direction des
affaires culturelles de la Ville d’Ivry-sur-Seine, mission culture
scientifique et technique.
La résidence est mise en place grâce au soutien de la Ville d’Ivry-sur-Seine et de la DRAC Île-de-France.
Modèle d’évolution par disponibilités et influences.
Inspiré du monde minéral et d’un schéma du chapitre « la lignée » dans une brève histoire des lignes
de Tim ingold.
Transmission / Temps / Espace.
Qu’est-ce qui serait à l’oeuvre dans l’action de vie sans génétique ?
L’identité du minéral est complètement déterminée par son milieu et les forces métamorphiques.
La vie c’est plus comme un vague processus.
Ce que nous cristallisons et ce que la nature cristallise.
Croissances et évolutions sans ADN – l’activation du monde.
À quel moment on a commencé à voir le monde comme activé ?
À quel moment on commence à être affecté par le monde ou le monde commence à nous affecter ?
« C’est l’action qui crée l’élément, c’est le mouvement qui crée la structure ».
Le ribosome c’est le care, c’est l’envoi de lui-même vers le monde pour construire, faire, sentir.
Le ribosome partage, répare. C’est l’électron de valence qui fait lien, qui hybride d’une planète à l’autre,
qui crée la porosité concrétisée dans le vivant. Le ribosome c’est l’endroit de transfert qui réduit
ou augmente les réserves inertes de son archive : l’ADN. C’est le commun et la mise en commun.
La disponibilité permanente de ces éléments communs, c’est l’écologie.
Écotype/Epigénétique/Holobiote.
2 espèces d’oiseaux qui évoluent de 2 côtés d’une montagne.
C’est la faute de la génétique si on ne peut pas d’hybrider.
C’est juste un accident technique, en moyenne après 2M d’années de différenciations dues au hasard,
ce qu’on appelle une dérive, une erreur de copie. Il n’y a pas de buts, pas d’avantages à ce que cela soit
compliqué. On produit moins d’enfants comme ça parce-qu’on ne peut pas d’hybrider. Si on n’avait pas
ce problème technique, tout le vivant pourrait se reproduire avec tout le vivant. Les frontières milieu
et corps seraient alors très différentes.
Paysage d’activations :
– les trucs isolés et l’activation du monde
– la matière est née de l’action
– les éléments organiques de base naissent dans le big bang
– les réactions chimiques
– plusieurs cycles
– les biofilms
– les moulages
– se former sur la boue
– les membranes
– Chaque surface est un médium
Comment un « horizon », peut se déplacer selon notre point de vue ? Comment une apparence de paysage peut-elle basculer vers d’autres états de la matière, et donc prendre, avec les mêmes composants, d’autres apparences ? La matérialité que nous connaissons est en fait un état transformable et créateur.
Les éléments, les états de la matière (gaz, plasma, liquide, solide), leurs formes et les forces auxquelles elles sont soumises (pression, volume, température, gravité, suspension, assemblage, magnétisme…), nous racontent des histoires élémentaires multiples et plastiques. Ces composants et ces événements façonnent des paysages qui nous informent sur une apparente stabilité de ces états. Les chimies et les températures, les forces physiques, de multiples conditions autour de nous, créent des rapports d’influences transformatrices ou d’apparente immobilité.
Cette complexité est partiellement contenue dans ce « curseur de paysage » objet édifié selon l’apparence de l’ ADN. Au recto, le graphique montre ce que nous percevons autour d’une ligne d’horizon placée aux conditions normales de températures et de pression identifiée à 20°C par l’Organisation Internationale de Normalisation (ISO).
Les aléas de cette ligne, sous forme de courbes qui se baladent verticalement dans les températures, sont nos explorations scientifiques dans les variations de ces températures, rendues possibles par nos outils et expériences scientifiques. Au verso, une sélection d’actions illustre les possibles exponentiels de transformation de ce même paysage, selon des possibles rencontres élémentaires. Le tout démontre
une grande plasticité du paysage qui, selon le point de vue, selon l’endroit où nous plaçons le curseur de notre vision, peut prendre de multiples apparences et sous entend que toutes les formes de vie ne seraient pas soumises aux mêmes possibilités, libertés et croissances.
Par notre geste de déploiement, nous activons le coffre-fort qui contient nos archives vivantes et rejouons ainsi le rôle du ribosome.