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samedi 28 octobre 2017

interview Fréquence Luz II

podcast d'une courte interview pour Fréqquence Luz à propos de ma résidence à bord de Tara à écouter ICI

Noémie Sauve faisait partie des 6 artistes sélectionnées à l'international pour embarquer à bord de la Goélette Tara.
Elle a ainsi pris ses crayons sur les flots de l'Océan Pacifique durant les deux mois de traversée entre la Nouvelle Zélande et la Nouvelle Calédonie.
Son voyage aura duré en tout trois mois, où elle a traversé l'Océan et les saisons.
Ecoutez Noémie Sauve raconter son aventure au micro de Terry

photo Vincent Hilaire/ Fondation Tara Expéditions

vidéo à bord de Tara

quelques images de Vincent Hilaire lors de ma résidence Tara Pacific (août 2017-oct 2017)
-c'est pas toujours facile de jouer le romantisme des îles avec un peu d'humour écaillé-
Noémie Sauve est une artiste plasticienne. Elle dessine, sculpte et peint. En résidence à bord de la goélette Tara de Whangarei (Nouvelle-Zélande) à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) durant 1 mois et demi, elle évoque plusieurs pistes de travaux futurs, dont l’un a particulièrement marqué l’équipage: la fluorescence. Comme le plancton s’en sert sous l’eau pour se défendre, nourrir ou se reproduire, Noémie Sauve utilise cette technique pour donner une seconde vie aux poissons prélevés dans le cadre de l’expédition scientifique Tara Pacific. Rencontre avec une artiste parisienne atypique aux langages multiples.
©Vincent Hilaire / Fondation Tara Expéditions

mardi 17 octobre 2017

visite d'atelier/// LES GALERIES POUR TOUS - retour Tara

Visite d’atelier /rencontre avec Noémie Sauve – 19/11/17 à 16h



Six artistes lauréats ont été désignés afin de se relayer en résidence à bord de la goélette scientifique Tara pendant l’expédition Tara Pacific entre 2016 et 2018. Plasticiens, photo-vidéaste, illustrateur ou encore musicien partagent la vie des marins et des scientifiques qui mènent à bord une étude scientifique de deux ans sur la biodiversité des récifs coralliens du plus vaste océan. Leurs oeuvres seront exposées à Paris à l’issue de l’expédition fin 2018.
Je vous propose une rencontre inédite avec l’artiste Noémie Sauve à son retour de l’expédition Tara, pour découvrir en avant première, ses créations inspirées par son voyage. Au coeur de son atelier, rue de Saigne à Montreuil (Métro Croix de chavaux), vous découvrirez son univers artistique, à la fois séduisant et engagé.
INFOS PRATIQUES :
DURÉE : environ 2h
PUBLIC : Adulte
TARIF :12€
HORAIRE : 16-18h
LIEU : Atelier Paul Flury, 24 Rue Saigne, 93100 Montreuil

Soirée Tara Pacific



Initiative française reconnue d’utilité publique, la Fondation Tara Expéditions agit depuis 2003 en faveur de l’environnement et de la recherche grâce à un bateau mythique : Tara, taillé pour les conditions extrêmes. A l’image des expéditions du XIXe siècle, scientifiques et artistes se côtoient sur Tara pour partager une même expérience.
En résidence à bord de Tara pendant son escale au Japon, Nicolas Floc’h qui développait déjà un projet sur les récifs coralliens a pu explorer les sites visités par la goélette et nourrir son travail artistique. Entre art et science, l’exposition Glaz, présentée au Frac Bretagne du 15 septembre au 26 novembre 2017 propose au public une réflexion sur le sujet aux travers de divers médiums : sculptures,  photographie, peinture, performance et dialogue avec les milieux scientifiques.
Une soirée Fondation Tara Expéditions est organisée
mardi 17 octobre 2017 à 18h30, au Frac Bretagne.
L’occasion de présenter la mission Tara Pacific, ainsi que le projet artistique développé par Nicolas Floc’h au cours de sa résidence artistique à bord de la goélette.
Deux autres artistes seront également présentes pour témoigner de leur expérience à bord de Tara :

Elsa Guillaume a été lauréate du Prix Coal 2015, ce qui lui a permis d’embarquer à bord de la goélette pour la première résidence d’artiste Tara Pacific entre septembre (Ile de Pâques) et octobre 2016 (Papeete).

Noémie Sauve a quant à elle embarqué à bord de Tara du 11 août au 22 septembre 2017, entre Auckland et Nouméa. Imbriquant éléments d’observation et fantasme d’une nature sauvage, entre idéal et réalité, elle bouleversera les codes actuels dans un style à la fois scientifique et pop/urbain pour produire des grands formats dessinés ou des sculptures

Entrée gratuite, dans la limite des places disponibles
photo@Adriana Pigeon- soirée Tara Pacific, Frac Bretagne

interview à bord de Tara -sept 2017

LIRE L'INTERVIEW SUR LE SITE------FRANÇAIS-----ENGLISH------TARA EXPEDITIONS FONDATION

Parisienne d’adoption, drômoise d’origine, Noémie Sauve est à bord jusqu’à Nouméa. Pour cette trentenaire qui « a peur de l’avion et de l’eau », le début de son séjour n’a pas été vraiment facile. Embarquée en Nouvelle-Zélande le 7 août, elle a dû encaisser d’abord huit jours d’une navigation éprouvante face aux vents. Un mois plus tard, elle a trouvé ses marques tant sur le plan personnel qu’artistique. Rencontre avec une artiste passionnée qui utilise une méthode très particulière, fine et précise comme son coup de crayon.  

V.H. : NOÉMIE, QUE GARDES-TU RÉTROSPECTIVEMENT DE TES PREMIÈRES HEURES À BORD ?

 N.S. : « Je n’ai pas l’habitude de voyager. Avant de partir dans cette aventure, je ne savais pas comment me préparer. Je suis arrivée en Nouvelle-Zélande avec un paquet de stress mais aussi beaucoup d’envies. Amarrée sur son quai à Whangarei, Tara et son équipage m’attendaient pour appareiller. On était presque à la tombée de la nuit. Quand j’ai vu le bateau, j’ai eu une décharge de soulagement. J’y suis, c’est parti ! J’avais voyagé pour commencer un autre voyage.
Je n’ai pas eu ensuite de vrais moments d’adaptation. Personne n’avait trop de temps pour s’occuper de moi. Donc, j’ai fait du mimétisme et peu à peu je me suis adaptée à une mer hypra-mouvementée. Je me disais « je n’ai pas d’autres choix que de faire confiance à cet équipage que je ne connais pas pour rester en vie ! Je ne comprenais pas trop ce qui m’arrivait. »
Noémie Sauve dessine au crayon du corail fraîchement collecté © Vincent Hilaire / Fondation Tara Expéditions

V.H : UN MOIS PLUS TARD, ON TE SENT TRÈS À L’AISE À BORD DE TARA. APRÈS CETTE ENTRÉE EN MATIÈRE MOUVEMENTÉE, L’EXPÉRIENCE SE RÉVÈLE FINALEMENT POSITIVE ?

N.S. : « En un mois j’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs saisons. On se rend compte vraiment qu’on voyage sur l’eau. La mer et les vents sont sensibles à tous les paramètres environnementaux. On ressent le globe. Je me sens aussi invincible maintenant ! (Rires). Ce baptême du feu très difficile pour moi, alors que je suis l’artiste qui vient voir les scientifiques, ça a aussi créé un lien avec les marins. Une amitié tacite. J’ai compris que c’était eux qui m’accueillaient avant tout. Avec cette navigation, on a fait un point, on est tous soumis aux éléments, c’est comme un étalonnage de nous dans les mers.
Dans ces eaux agitées, chaque vague a une identité. Elle porte une chaleur, une conversation de l’intérieur avec l’extérieur, une résonnance. L’océan est cartographié, mais cette dimension, ce paysage émotionnel, ne l’est pas par exemple. On sent la vie sous l’eau et les influences de cette vie hors de l’eau. »
Exposition improvisée du dessin de Noémie Sauve sur les poissons de coraux fluo avec une torche de lumière bleue © Vincent Hilaire / Fondation Tara Expéditions

V.H : NOÉMIE AS-TU AUJOURD’HUI UNE IDÉE PLUS PRÉCISE DES OEUVRES QUI TE SERONT INSPIRÉES PAR CETTE RÉSIDENCE ?

N.S. : « Avant de venir à bord, je voulais créer un projet de lecture du paysage dans lequel on identifie l’influence des activités humaines, avec, dans la forme, un clin d’œil aux grandes expéditions naturalistes du XVIIIème siècle.
Un mois plus tard, j’ai une idée plus précise des différentes palettes qui vont me permettre de donner corps à ce projet. Mes palettes sont philosophiques, scientifiques, maritimes, techniques. Dans mes dessins, mes schémas, mes graphiques de travail, j’intègre ensuite ces palettes par des couleurs, des objets, des coraux, des feuilles, des poissons, des vagues.
Je me suis fait des repères et j’essaie de mettre en connexion ces palettes dans ces premiers travaux. De retour à mon atelier parisien, c’est cette matière qui me permettra ensuite de commencer vraiment le travail.
Noémie Sauve plonge sur les patates de corail pour s’inspirer de ces paysages sous-marin © François Aurat / Fondation Tara Expéditions
Les échanges avec les scientifiques m’inspirent beaucoup puisque chacun de ces dessins ou futures sculptures, par exemple, sont des outils de réflexion. Une illustration : l’écologie est un tout, alors que la science ne l’aborde traditionnellement que discipline par discipline. Cette question sera présente dans mes futures créations.
Je peux vous dire déjà que le dessin sur le corail aux prises avec l’acidification de l’océan et la hausse des températures, entre autres, sera l’une des œuvres que je garderai au final de toutes ces premières ébauches. En fait, j’ai beaucoup d’idées.
En sculpture, je vais travailler plus particulièrement sur les fluorescences fantasmées.
On s’aperçoit souvent que le genre humain, plutôt que de respecter ce qu’il ne comprend pas, veut systématiquement le maitriser. Les paysages coralliens que nous découvrons avec Tara Pacific n’y échappent pas. Je vais donc créer des paysages imaginaires pour les amener à s’intéresser plus à cette complexité.
Je pense aussi créer des exosquelettes, comme le font les polypes, en me servant de la technique de l’électrolyse du métal. »
Propos recueillis par Vincent Hilaire