L’œuvre polymorphe de Noémie Sauve, par Anaïs Montevecchi
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Noémie Sauve- archives en ligne
L’œuvre polymorphe de Noémie Sauve, par Anaïs Montevecchi
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Dans cette même exposition, elle expose aussi son travail effectué pendant et après son séjour sur l’île de Vulcano, situé au nord de la Sicile. On peut ainsi découvrir dans une pièce totalement noire des formes sombres, ramassées, intenses et silencieuses. Ces pièces nommées "obsidiennes" semblent, de prime abord, absorber la lumière. Puis, on vous met entre les mains une petite lampe de poche à UV et à filtre lumière noire. L’instant devient magique quand le faible faisceau de lumière éclaire la roche, et révèle de multiples couleurs palpitantes et phosphorescentes.
Toujours avide d’expérimentation, Noémie Sauve a choisi de faire dialoguer ses dessins créés par électrolyse de cuivre avec Simon Henocq, artiste sonore et électroacousticien. Ils se sont focalisés sur la création des dessins, en voulant faire entendre les bains d'acide et les liquides, les métaux frottés, la matière travaillée, transformant les dessins en paysages sonores énigmatiques.
L’exposition intitulée Admiratio est gratuite, et se tient jusqu’au 7 janvier 2024, au Drawing Lab, à Paris. Commissariat : Anne de Malleray.
Céline du Chéné
Noémie Sauve
Admiratio
Commissaire d’exposition / Curator Anne de Malleray
14.10 — 07.01.2024
Drawing Lab
17, rue de Richelieu — 75001 Paris
En latin, le mot admiratio désignait une forme d’émerveillement mêlée d’étonnement, point de départ, selon Aristote, de toute enquête philosophique. Aujourd’hui, le terme français a perdu ce double sens. L’émerveillement, associé à la naïveté et à l’enfance, est ainsi communément opposé à l’observation scientifique et au désir de connaissance. N’est-ce pas pourtant cet affect qui pousse certains humains à se passionner pour l’étude des milieux naturels et des autres vivants ?
L’inspiration, pour Noémie Sauve, commence toujours au contact d’un terrain. Cette exposition présente des oeuvres issues de deux expéditions scientifiques - Tara (2017) et Vulcano (2021). Sur place, l’artiste collecte des données, des échantillons, des couleurs et des formes. De retour à l’atelier, elle explore des formats et des techniques multiples, entre dessin, sculpture et réactions chimiques des matériaux, cherchant à restituer les mondes invisibles et menacés des coraux ou encore l’incandescence d’une pierre
volcanique. La pratique artistique de Noémie Sauve est mue par une forme d’admiratio, de curiosité partagée avec les scientifiques rencontrés sur le terrain. Naviguant librement et sans hiérarchie entre les registres naturaliste et fantastique, elle crée des oeuvres qui, sur le mode de l’analogie et du détournement, nous invitent à à notre tour à l’émerveillement et à l’enquête.
Anne de Malleray
Commissaire de l’exposition
Anne de Malleray a dirigé la revue Billebaude et animé la programmation scientifique et culturelle du musée de la Chasse et de la Nature (Fondation François Sommer) entre 2014 et 2022. Elle y a invité à contribuer des chercheurs en sciences humaines et en sciences du vivant, des artistes et des praticiens pour animer une réflexion théorique et sensible sur nos relations au vivant. Elle dirige aujourd’hui la collection Domaine du possible chez Actes Sud et poursuit ses activités de recherche et de commissariat d’exposition au sein du collectif La Déménagerie.
Ce geste d’explosion, il n’y a rien d’autre, Résidence The Possible Island, Vulcano, 2023, 12 x 16,5 cm,
électrolyse de cuivre et aquarelle sur papier. Courtesy de l’artiste. © Claire Curt
Les événements pendant l’exposition
Mercredi 8 novembre — 19h30
Du terrain à l’atelier : la fabrique des
oeuvres.
Rencontre entre Sophie Pène, Professeure émérite de l’Université de Paris Cité, Lauriane Gricourt, conservatrice aux Abattoirs, Musée-FRAC Occitanie et Noémie Sauve.
En 2017, Noémie Sauve embarquait à bord de la goélette Tara pour sa première expédition scientifique Tara Pacific, qui a soudé le lien entre le terrain, la science et sa pratique artistique.
En 2022, elle a collaboré avec Sophie Pène et Benjamin Graindorge, commissaires de l’exposition « Le Monde Sinon Rien », présentée à la Biennale Internationale de Design de Saint Étienne, autour d’un dialogue entre art, design et transformations écologiques. Avec Lauriane Gricourt, membre du Collectif Enoki, elle mène une réflexion commune sur l’agriculture et l’alimentation. Cette discussion reviendra sur ce parcours avec ces deux invitées qui partageront leur vision d’une pratique artistique ancrée sur des terrains.
Pour revoir cette rencontre ⇘lien ici
Mercredi 6 décembre — 19h30
L’art de faire connaissance.
Rencontre entre Joshua de Paiva, Docteur en philosophie, membre du collectif La Déménagerie, Anne de Malleray, commissaire de l’exposition et membre du collectif La Déménagerie et Noémie Sauve. Avec la contribution de Michel Pichon, taxonomiste, membre de la mission Deep Hope.
En latin, le mot admiratio désignait une forme d’émerveillement mêlée d’étonnement, point de départ, selon Aristote, de toute enquête philosophique. Aujourd’hui, le terme français a perdu ce double sens. L’émerveillement, associé à la naïveté et à l’enfance, est ainsi communément opposé à l’observation scientifique et au désir de connaissance. N’est-ce pas pourtant cet affect qui pousse certains humains à se passionner pour l’étude des milieux naturels et des autres vivants ? À partir du titre de cette exposition, nous discuterons de l’enjeu qu’il y a de tenir ensemble, sans les hiérarchiser ou les opposer, curiosité scientifique et expérience sensible ; et plus largement du rôle possible de l’art et de l’expérience esthétique dans le contexte d’une crise de nos relations au vivant.