«Vous me donnerez un chaudron pour faire ma pâte, puis vous irez me chercher des tiges d’artichaut, des tiges d’asperges, des orties à dard, des roseaux que vous couperez aux bord de votre petite rivière. Demain matin, je sortirai de votre cellier avec du magnifique papier… » Disait David Séchard à son père dans les Illusions perdues de Balzac.
En lisant la Comédie Humaine de Balzac, il nous a semblé que les repas catalysaient des moments clés de transformations réelles ou fantasmées. Ici nous prenons la fougère du Lys dans la Vallée pour créer le lien d’une cuisine d’illusions à voir et à manger. La fougère peut être ingérée, peut être utilisée pour la fabrication du papier (matériau cher à Balzac dont il décrit beaucoup de principes et d’histoire notamment par le biais de l’imprimerie), la cendre de fougère, la potasse, était ajoutée au « verre de fougère » comme fondant au sable.
Le verre permet de passer de la transformation à l’illusion. On pousse plus loin la transformation, Comme le repas qui nous change d’état, nous rassasie, nous endort, nous enivre. Nos préparations à voir et à manger se cuisinent sur un fond liant animal (colle de peau de lapin, lard fondu), où les instincts et les civilités s’organisent plus ou moins bien vers des formes imprévisibles. Pour la scénographie du jury, nous avons moulé nos mains d’artisans- L’artisan invente avec ses mains une matière transformée et soutient le rêve perdu des autres comme David Séchard soutient Lucien de Rubembré.
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